Jean-Pierre Perreault (1947-2002)

Sous la direction de Ginelle Chagnon assistée de Sophie Breton, les finissants de 5 écoles canadiennes de formation professionnelle en danse contemporaine travaillent le matériau chorégraphique issu des œuvres Joe et Rodolphe. // Figure de proue de la danse contemporaine canadienne, Jean-Pierre Perreault (1947-2002) a créé des œuvres qui ont fortement marqué son époque et connu un large rayonnement. Il a contribué à l’élargissement du public et influencé des générations de chorégraphes. Perreault était un créateur complet : concepteur de chorégraphies, il signait aussi les scénographies et les costumes de ses œuvres. Dans un univers fait de vastes espaces architecturaux, il situait des êtres fragiles, des danseurs intenses, authentiques, « perreauesques ». Courses, saccades, ruptures, sons et rythmiques sont caractéristiques du style Perreault, une danse qui s’ancre dans l’espace, s’inscrit profondément dans un lieu et produit en partie sa propre musique. Les œuvres de Jean-Pierre Perreault nous convient à un perpétuel rendez-vous avec la nature humaine.//


Under the supervision of Ginelle Chagnon, assisted by Sophie Breton, the graduating students of 5 professional training schools in Canada are gathering to perform a work inspired by Joe and Rodolphe. // Jean-Pierre Perreault (1947-2002), created monumental choreographic works emblematic of their time that captured the audience’s attention across Canada and Europe. These works also contributed to the development of the Canadian contemporary dance scene. Perreault had an enlarged conception of his works. As well as making the choreography, he also created the costumes and imagines a specific environment. In a usually rather large scenic space, he situates fragile beings, intense and authentic dancers. While his dance inhabits the whole space, his movement is often abrupt, photogenic, rhythmical and most of the times, the source of sound. Through his works that are anchored in specific site and in control of their own musicality, he conveys us to be observant of human nature.

mercredi 23 mai 2012

Textes de l'Ecole de danse de Québec / Semaine 14 / week 14





Une rencontre.

Je quitte le studio.  Je m’engage sur l’autoroute.  Il neige. 
C’est Québec.
C’est sur qu’il neige.

Le temps d’un regard, je vois perché sur la clôture un corbeau, le bec collé sur le poitrail, les ailes endurcies par le vent.  C’est comme la dernière image qui s’est imprégnée dans ma mémoire et qui vient du travail chorégraphique que j’ai vu plus tôt.
Sophie Breton, Lyne Binette et Johanne Dor

L’image est claire.

J’ai fait la rencontre de Perreault, de son univers, de sa danse.
J’ai entendu la danse de Perrault.
Depuis dix jours, je vois le parcours des danseurs, comment ils se sont appropriés le matériel et qu’ils se sont “collés” à ce qui leur est demandé.

Ils sont anchrés.
Ils sont assumés.
Ils ont maturé.
Ils ont compris ce que l’on attend d’eux.
Ils sont embarqués dans le projet, simplement et avec prise. Et ce n’est que le début du voyage.
C’est touchant et énergisant d’avoir l’opportunité d’assister à ce passage, de les voir être ce qu’ils doivent être.

Merci..., grâce à votre générosité, vous les avez propulsés vers quelque chose de grand, de marquant pour Ottawa, mais les empreintes qui resteront, les amènereont encore tellement plus loin.

/ Lyne Binette
Directrice du programme professionnel de danse contemporaine
Ecole de danse de Québec
 
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Meeting.....

I am leaving the studio.  I drive towards the highway.  It is snowing.  It is Quebec City, of course it is snowing.

A quick glance towards the side where a crow is sitting on a fence, his beak frozen shut on this thorax, his wings hardened by the wind.  It resembles the ast image the I rememver out of the choreographic excerpt that I saw earlier.
Ecole de danse de Québec

The image is so vivid.
I met with Perreault, with his dance, with his world.
I also listened to the Perreault dance...
For the last ten days I have watched the dancers frow, how they reached for the choreography, how they ‘stick’ to what is required.

They are anchored.
They are in control.
They have matured.
They understand what is being asked of them.
They came into the project with simplicity and with strength, and it is only the beginning of the project.

It is quite touching and energizing to witness them become who they need to be.
Thank you...  Thanks for your generosity.  You have taken them into something that is huge, that will take them of course to the show in Ottawa but also on such a bigger journey...

/ Lyne Binette
Professional contemporary dance program director
Ecole de danse de Québec



Il y a un mois, j'ai découvert un homme.

Son âme voyage à travers le temps, à travers les gens.

Marie-Catherine Martel / EDQ
Il m'a appris un nouveau langage,  une nouvelle façon de penser, une nouvelle façon de voir le monde.



Et moi, j'ai la chance de le danser...


Merci Jean-Pierre Perreault

/ Marie Catherine Martel
Finissante 2012
Ecole de danse de Québec



Odile-Amélie Peters / EDQ
 Ce fut une incroyable opportunité d'avoir la chance de vivre la gestuelle de Jean-Pierre Perreault. La découvertte de ce language chorégraphique particulier à été tout un voyage. 
Je suis très heureuse de faire partie de ce grand projet.

Cette danse est un tout autre monde qui ne m'était pas familier et j'adore çà.  
 Suite à ces deux semaines passées dans ce travail, j'ai sentit que j'avais grandit en tant que danseuse.  C'était un grand défi qui m’a beaucoup inspiré.

J'ai très hâte que l'on soit 63 Joes et Rodolphes sur la scène!
 Merci d'avoir partager ceci avec moi, j'apprécie beaucoup.

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 It is incredible to have the chance to live the movements created by Jean-Pierre Perreault. Discovering that particular body language has truely been a journey and a great oppurtunity.

I am very happy to be a part of this project.

It is a whole other world than what I have been used to and I love it.. I feel like those two intensive weeks made me grow as a dancer.  This was challenging and inspiring for me.

I can't wait for us to be 63 Joe's and Rodolphe's on the stage!

Thank you for letting me be a part of it.

/ Odile-Amélie Peters
Finissante 2012
Ecole de danse de Québec



Je crois en la vie, en l'instinct de chacun, et surtout quand on réussit à sentir son propre instinct et à lui faire confiance, la vie devient maintenant plus claire. 

C'est ce que je constate jour après jour quand je croise certaines personnes et que j'apprends à les connaître. 

Tous ces gens que nous croisons sur notre chemin ont tous quelque chose à nous apporter. 


 Merci ... pour cette expérience humaine et authentique.


/ Lisa-Anne Paradis
Finissante 2012
Ecole de danse de Québec





J'ai prétendu voir... jusqu'au moment où cette réelle sensation de voir tout ce qui m'entourait (noirceur, coulisses, éclairages et j'en passe) ainsi que l'horizon qui se dessinait devant moi s'est imposée à moi.


Je voyais tout ;  et cela même m'a permis d'apprécier, mais surtout de croire aux possibilités qui se présentaient à moi sur scène.


Merci, merci de m'avoir ouvert les yeux.


/ Geneviève Duong
Finissante 2012
École de danse de Québec




Alexandra Jacques / EDQ
Voici mon petit mot pour le blogue. 


C'est un privilège de pouvoir découvrir l'univers unique de Jean-Pierre Perreault. Un merci tout spécial .... de nous avoir transmit cette grande richesse.


/ Alexandra Jacques
Finissante 2012
École de Danse de Québec






Être ou ne pas être, là est la question?

Lysane Guindon, EDQ
Pendant ces deux merveilleuses semaines passé en compagnie de Ginelle et Sophie j'ai appris à être.

Être la danse...vivre la danse.

Le regard, la présence, l'espace; voir au delà de ce qui existe déjà.

Merci Jean- Pierre Perreault de nous donner ton monde, ta danse, je me sens choyée de faire parti de cette expérience.

À tantôt!


/Lysane Guindon
Finissante 2012
Ecole de Danse de Québec


lundi 14 mai 2012

Textes de l'Ecole de danse de Montréal / Semaine 13 / Week 13



 Hommage à Jean-Pierre Perreault


Se tenir debout.
Enjamber le pas,  habiter l’espace grand comme le vide.
Courir longtemps… tomber.
S’agripper à l’autre.
Passer, …
Lucie Boissinot
 Rester là. Attendre l’autre.
« Lucie, serais-tu capable de tenir cet équilibre très longtemps ?… »
« Oui Perreault ». Confiance.
Tenir la forme, se battre. Lâcher prise, et sentir au fur et à mesure que les secondes s’égrainent, que cette forme imprime tout en soi un sentiment primordial.
Profonde humanité.
Les chemins de danse que Perreault a défrichés ont laissé en nous de profonds sillons témoins de l’universel. 


Avec amour et admiration,


Lucie Boissinot
Directrice artistique et des études
L’Ecole de danse contemporaine de Montréal
Interprète des œuvres de l’artiste entre 1986 et 2003






Alexandre Fleurent





Le poids, la lourdeur. La chaleur, l’étouffement.
Le manteau se mêle à la foule et se fond en moi.
Les bottes traversent cette masse et m’ancre en ce vide.
Mon corps, sa présence. Son être mon individu.
Le regard sur cette humanité me fait exister.


/ Alexandre Fleurent 

 finissant 2012 
L’école de danse contemporaine de Montréal 




A la rencontre d'une oeuvre pleine de vécu

Et oui, le voyage a débuté il y a plusieurs semaines. Pour ceux qui n’ont pas encore pris l’avion, et bien préparer vos bagages, n’oubliez pas veston, cravate et tout le tralala, car ils ont un effet magique!

C’est donc en se métamorphosant et en travaillant sur cette œuvre que j’ai appris à connaître ce qui vivait en Jean-Pierre Perreault. Ayant bien conscience de l’ampleur du travail, je ne m’imaginais point que cette création était remplie d’autant de détails, de concentration, de justesse et de présence. Par contre, la solidarité et l’écoute brûlaient mes pensées. C’est, sans aucune retenue, que je vous avouerai l’immense respect que j’ai maintenant pour son travail et pour ceux qui le transmettent.


Par cette découverte d’un Nouveau Monde, d’un nouveau pays qui est le mien, je vois aujourd’hui Jean-Pierre Perreault dans l’esprit de mes professeurs.  La présence de cet homme a bel et bien marqué les gens qui me forment pour devenir interprète à mon tour. C’est alors inspirant de vivre l'Histoire dans mon corps, à travers des sensations, comme-ci je remontais dans le temps pour devenir à mon tour ce bon cher Rodolphe et ce bien veillant Joe! 

Laurie-Anne Langis

L’incarnation du personnage 

Qui suis-je? Voilà la question qui tue, même pour soi-même. Donc maintenant comment faire le portrait de ce personnage qui réside en moi durant cette pièce?

Pour rester près de mes impressions, je répondrai en employant des images, des sensations physiques qui me viennent à l’esprit et qui m’habitent.

Je suis le plus vieux de ma famille, possédant alors de l’autorité et de la droiture. Je suis tout de même, au fond de moi, un aventureux qui possède un leadership incroyable, entraînant les gens derrière moi à me suivre d’un bon pas. Je fais confiance en la vie, ce qui me permet d’être détendu, mais toutefois réfléchi. Cependant, j’ai tendance à me complaire dans ce qui est déjà établi.

Je suis de grandeur moyenne, possédant un centre fort comme un homme, mais des mains délicates comme une femme.  Pour le reste, ça m’importe peu, ce n’est pas ma plus grande préoccupation. C’est surtout dans ma façon de me vêtir et de bien me présenter que je prends plaisir.

Rencontre avec Louise Bédard (Extrait de mon journal de bord)

L’image qui me parle beaucoup est celle de l’épouvantail. Le rapport aux poignets et aux mains prend alors tout son sens. Entre autres, je dois trouver un relâchement dans la forme et garder ma volonté et ma détermination. Je dois humaniser la qualité du mouvement. Déjà, ma connaissance en son travail et de ses interprètes a changé (certains d’entre eux n’étaient pas danseurs). Je veux donc m’imprégner du naturel de l’être et de son désir d’anticipation (c’est une question de rythme : tomber dans un mouvement, puis dans l’autre).  Je dois jouer dans la qualité d’une forme qui est vivante et qui émane. Les mains doivent parler, être expressives. Le dos doit être le moteur de nos bras. L’espace doit avoir une texture, de la consistance. Je ne veux pas plaquer les mouvements, ils ne doivent pas être figés. Ils doivent plutôt incarner l’humanité, de ce fait, dégager une énergie, une vibration qui vient de l’âme.

/ Laurie-Anne Langis

Finissante 2012
L’école de danse contemporaine de Montréal



Josia Laberge
Mon expérience avec le travail de Jean-Pierre Perreault n'a pas débuté avec Ginelle et Sophie. J'ai eu la chance de découvrir le matériel de Joe en secondaire III lorsqu'un des danseurs de la tournée, Jean-François Légaré, nous a montré une partie de cette pièce que nous devions danser à notre spectacle de fin d'année. 

Par contre, j'ai vraiment pu saisir toute la finesse et la rigueur que cette pièce demande à un danseur lorsque nous avons travaillé avec Ginelle et Sophie. J'ai redécouvert comment je pouvais m'approprier mon propre Joe en restant dans le cadre d'une gestuelle très précise et spécifique. Ce fut une deuxième découverte de Joe qui, pour ma part, boucle très bien la fin de mon parcours à l’École. 

/ Josia Laberge
finissante 2012 
L’école de danse contemporaine de Montréal  






Louis-Elyan Martin et Alexandre Fleurent
Texte 1

Rodolphe?

Cet homme, grand, les yeux bleus, un teint scandinave, la trentaine, parti en voyage, mais ne sait pas d'où il vient.
Parcours le monde, solitaire, mais bien dans la masse humaine inconnue.
Comme ses yeux, il aime le bleu de la mer, mais aussi l'asphalte, le son des gens qui piétinent autour de lui.
Ces gens, inconnus, leurs visages inconnus. Seul Rodolphe est là avec son visage doux, des yeux tristes, mélancoliques,
qui questionnent, mais ne cherchent pas de réponses. Il observe et s'approprie, cherche et découvre, il est sensible à l'autre, mais pas trop fragile
pour l'avouer, il se camoufle pour se fondre, pour être l'autre, avec l'autre, mais toujours seul.
Louis-Elyan Martin






Il écoute, savoure et fait son chemin. 
Texte 2

Carapace

Je suis unique, mais identique aux autres. Les couches qui me recouvrent, me protègent, me réchauffent, m'emprisonnent, sont mon fardeau.
Je le porte avec honneur et force, car je ne suis pas seul. Le corps continue à vivre là dessous, il respire, il pleure, non pas parce qu'il a mal, mais bien de joie.
L'important ... il danse, je danse, nous dansons.
Je suis imposant dans l'espace et nous sommes dans l'espace. Le poids, la gravité comme si je portais le monde sur mes épaules pour faire des kilomètres
et enfin le nourrir et assouvir sa soif.


Texte 3

re-naissance de l'arbre Perreault

Quant à la renaissance, je vois d'abord de l'eau, celle qui nous a enveloppés foetus, puis vient le ressac de la mer (j'écrivais mère..) et ensuite l'arbre... L'idée du cycle et de l'élévation.
L'inspire venant nécessairement de l'expire, comme la lumière de l'ombre, et de ce souffle s'élance ce mouvement perpétuel dont la répétition n'est jamais à l'identique, mais croît plutôt en spirale, nous faisant autre à chaque pas, à chaque éveil, comme après la nuit, de cette absence au monde conscient, nous nous éveillons changés de tout ce que nous avons traversé... Cette idée aussi qui suit, du temps et de l'instant, de l'imperceptible qui devenant sensible est déjà passé, mais qui vient éclairer un chemin jusque-là inconnu, alors qu'invariablement tracé: une sorte de quête de la connaissance du réel, fuyant à notre regard qui s'accroche aux chimères de nos désirs projetés...emmêlés, qui nous encombrent et nous plongent dans les abysses, et dont seuls les reflets nous parviennent pour entretenir l'éblouissement... Et soudain, là, renait sens... à moins qu'il n'ait sens? Ou que tous ces sens ne soient à creuser ou à lâcher, pour ne laisser que le commencement de cet autre nouveau à venir: éternelles suites et poursuite, dont nous sommes porteurs qu'en passant, et dont nous nous faisons l'écho en acceptant, que la vie fasse en chacun de nos pas re-naissance... Mais je m'égare... cette errance étant sans doute ma renaissance... à suivre...

/ Louis-Elyan Martin
Finissant 2012  
L’école de danse contemporaine de Montréal 




Marie-Eve et Alexia
J'ai trouvé durant le processus que c'était quand même difficile pour le corps puisqu'entre autres nous étions sans cesse sur demi-pointe, on sentait les périostités qui approchaient! 

L'habillement donnait beaucoup de poids et les bottes demandaient plus d'effort... 

Malgré tout, j'ai vraiment embarqué et j'ai été touchée par l'humanité et la poésie de cette pièce. 

Surtout la poésie. 

J'ai aimé pouvoir me concentrer à nouveau très fort sur la connexion au groupe pour l'unisson, on oubliait que c'était difficile de sauter avec ces grosses bottes. Ce qui m'a le plus interpelé, c'était de nourrir d'intentions des mouvements simples, comme les marches, sans quoi ces marches deviendraient futiles. Par contre, au niveau technique, on peut dire que ces bottes te rattachaient au sol!!! 

Marie-Eve Courchesne
Il est clair que maintenant, cette pièce m’apparait différemment. De la vivre m'a montré davantage sa poésie et son sens. Après coup, je regardais des photos de cette pièce et j'étais touchée par la charge des images en étant consciente de ce que les danseurs pouvaient vivre!



/ Marie-Ève Courchesne
Finissante 2012
L’école de danse contemporaine de Montréal  




Marie-France Jacques

Pour moi, travailler le matériel de Jean-Pierre Perreault fut un énorme plaisir. Je connaissais la portée historique de son travail, travail qui a mené de nombreuses figures de la danse contemporaine montréalaise à cheminer en tant qu’interprètes et de qui j’ai la chance de recevoir l’influence actuellement. 

Le matériel de Perreault est loin de ce que l’on pourrait s’attendre d’une danse qui serait linéaire, gracieuse et fluide. Il nous propose d’aborder notre corps d’une autre façon, de l’utiliser comme outil pour le plus grand, outil pour l’ensemble. Il nous propose de jouer avec d’autres paramètres, en l’occurence les bottes et le manteau. 

De plus, il nous demande d’être nous même musique. D’être l’oeuvre à part entière, en tant qu’individu fort qui se fond dans la masse. 

Ce concept fut très intéressant à explorer pour moi. Comment rester fort dans son être tout en se fondant dans la masse pour créer ensemble quelque chose de plus grand que nous. Peu à peu, abordé sous cet angle, le costume cesse de nuire et devient ami. On se plaît à retrouver nos bretelles et notre cravate. On se plaît à jeter les jambes à tout vent avec un poids au bout, à entendre le bruit des bottes qui frappent le sol, comme une grande déclaration d’unité et d’avancement. 
Alexia, Julie, Annabelle, Laurie-Anne et Marie-France...

Le travail de Perreault est à mes yeux un bijou d’exploration, d’affirmation et de poésie et j’ai hâte d’apporter cela sur scène avec l’ensemble des finissants canadiens ! 

/ Marie-France Jacques 
Finissante 2012
L'école de danse contemporaine de Montréal 




mardi 8 mai 2012

Texts of School of Winnipeg Contemporary Dancers / Semaine 12 / week 12



As we reflect on this experience, we are struck by the magnitude of its importance.

To have been present in the studio

To have watched Ginelle’s passion and clarity and have had the opportunity to listen to her journey

To watch as Sophie embodied the work
Odette Heyn and Faye Thompson / Winnipeg

To see how these young dancers have been personally challenged and how they continue to grow and support each other makes this process both multifaceted and beautiful

The merging of.....past.....present.....future..... a gift we will all carry with us

The adventure continues!

/ Odette Heyn                 
Faye Thomson
Co-Directors
The School of Contemporary Dancers




Regarding the process of Jean-Pierre Perrault’s work.

I found the work challenging. Though it was easy to lose oneself within the repetition of the steps, for me the challenge was not necessarily solely in the steps. It was a real personal challenge. As an emerging artist, as a dancer that is about to graduate from student to professional, I am coming face to face with the struggle that has plagued me for 6 years, in the process of learning bits of “Joe and Rodolphe”.  It occurred to me recently that in the beginning I was approaching it in the way I always have approached dance, with the sincere need to do everything the “right” way. I want to please, to do exactly what I am told and I am harsh with myself when I don’t or can’t deliver. 
Alexandra Garrido / Winnipeg

I realize now that the work has been about finding acceptance of my personal identity. But how does one find individuality within a sea of overcoats that all have the appearance of the same character? As well, within such a specificity of movement that is unfamiliar to my body? Through the “Joe and Rodolphe” process, the theme that appeared and that was spoken about often by several mentors whom have danced the work before was the authenticity of the movement.  Authenticity comes from within the self. My goal in learning Jean Pierre’s work should not be to merely be an authentic “Joe and Rodolphe”, but to be myself, which would then translate into the authentic “Joe”. My approach now becomes about asking myself ”What does the movement mean to me?” instead of “How can I do it exact and perfectly?”  Of course there is the element of being accurate in shape and approach to the movement, but certainly I am more and more aware especially with this challenge of such an immense work, that most importantly,  I must embrace the person that I am first, instead of trying to hide or be something else.”

/ Alexandra Garrido, Winnipeg




CarolAnn Bohrn / Winnipeg
Working on the “Joe and Rodolphe” material was a unique experience for
many reasons, not the least of which was dressing up in full business
attire everyday. I perspired a lot, my feet ached from the boots, and
my body was heavy with the extra weight of the shirt, pants, jacket,
overcoat and hat. But the choreography was designed for that
experience, and it was apparent how refined the work was. To me it
seemed every step had a reason to be danced, and working in the
costume daily was necessary to transport the dancers into that world. Despite the age of the piece, it was quite a creative process; as you danced you felt as
though you were contributing to the work with your own choices.
Ginelle and Sophie of course were a key aspect in setting the
environment for the dancers and I could not have imagined more perfect
coaches. I feel honored to carry on the “Joe”, Jean-Pierre Perreault’s
legacy this upcoming June at the National Arts Centre.

/ Carol-Ann Bohrn, Winnipeg







Joe

Our bodies ache for the space around us,
dark and mesmerizing as open water,
soundless, but for the flap of coats and tap of boots,
Hannah Everest / Winnipeg
wind beating waves,
a curious comforting rhythm.
Once, the lonely song of a gull echoes all around,
and surprised as one, our focus tightens
before opening, gladly to the sky.

We are not of this world.
Strange, blanketed creatures,
we move with a weighted rhythm too stern for lush vitality.
Our desires, so electric inside,
hum barely visible in the expanse around us,
and our fears, those giants, are swept up and lost
in the wild raw strength of this tidal current,
before we pause, look down, and remember everything.

In this place we dream forever,
move in and out of time,
sighing and rustling, falling and leaping,
in solitude, then happenstance in chorus,
dances of patience and joy, of work, and endless longing.

Meanwhile the waters move, the sun beams,
and the gentle earth rises up
in witness to a collective wonder.

/ Hannah Everest, Winnipeg





Jill Groening / Winnipeg
dear Joe
do you see that
up there
that bird?
just what does he think
he has to sing about?

no one can hear him
over the rain that
slaps the pavement.
the other birds huddle
a black mass
of trembling feathers
below

capped heads bob
faces dropped
towards wet ground.
padam padam
regretting
relenting
releasing
padam padam
awaiting

a delicious glimpse
of white collar points.
a throat.

an open coat catches and snaps in the wind.

/ Jill Groening, Winnipeg




 So I keep it simple. I hope that's allright.

Rachelle Bourget / Winnipeg

To have been a part of this process is deeply rewarding.


/ Rachelle Bourget, Winnipeg







Sam Penner / Winnipeg
In the three weeks since Ginelle and Sophie left us with Jean-Pierre Perreault's Joe, I feel I'm finally starting to understand the full vision of the work. It was when we rehearsed without our heavy layers of costumes that I understood all I'd been told about Perreault, how all the elements of a work (including lighting, sets, music, costumes, choreography, etc.) were equally important to him. Without the suit and tie, overcoat and hat, heavy boots and suspenders, the experience and expression of the choreography is completely different. I had never realized just how much the costume could inform the movement and the feeling of that character. And I think my understanding will only grow more as we come together in Ottawa, to experience all of the elements of his vision at once: the lights, the silences, the vastness of the NAC space, the sheer volume of bodies, the Joe uniform, and the dance. My only regret is that we only have one performance!

Sam Penner, Winnipeg





Amy Webb / Winnipeg


After completing the two weeks intensive working with Ginelle and Sophie on excerpts of “Joe and Rodolphe” I have been left in a strange place. After two weeks of wearing sweaty suits, overcoats and heavy shoes I welcomed the news that we would not be wearing the costume for the first rehearsal after the intensive. Yet as I took my first step in our first run out of costume all of it felt wrong. The weight on my shoulders was gone, the person I was, was no longer there. I realized that as much as I complained about the heat and the weight of that overcoat, it was necessary. Every movement or decision that Jean-Pierre Perreault created was intentional; each part informed another. Many times we were only told the objective, which led to the outcome naturally, instead of being told what the outcome should be. As we work on our fifteen minute version I can't help but feel somewhat antsy about how the long version will feel now that I realize everything has a purpose in Perreault's work. I can't wait to get to Ottawa and absorb a larger and fuller piece; with a larger number of people as well as the longer time span I feel I can really get into the work to help my further exploration of Jean Pierre Perreault!

Amy Webb, Winnipeg



 

Sarah Helmer / Winnipeg


Being a part of the “Joe et Rodolphe” process has been an amazing, unforgettable experience. I find that, in relation to the imminence of our graduation from school, this piece is poignantly relevant. Dancing in “Joe et Rodolphe”  gives one the sense of being isolated, yet with a keen awareness of the surrounding group. The struggle to embody the work and stay within the confines of the costume and the choreography is personal and individual, but also shared by all. In the same way, we as graduating students and emerging dance artists will struggle individually with our transitions, but we will be supporting and being supported by our peers throughout our journeys. More broadly, dancing in “Joe et Rodolphe” has given me a more personal understanding of dance legacy and of course the legacy of Jean-Pierre Perreault. Dancing in the piece evokes an awareness of those who have experienced this work before us, with whom we now share knowledge of the “Joe” movement and character. I very much look forward to what I expect to be an amplification and intensification of everything we have been a part of so far when we join the other schools in Ottawa! 

/ Sarah Helmer, Winnipeg




Tess Rutherford / Winnipeg









In Joe I had to learn to begin to separate myself from my individual identity as a dancer and focus on the group as a whole. Even now I find that I have carried the feeling of dancing “Joe et Rodolphe” with me through day-to-day life. It is interesting to see how the piece it so much related to everyday people and interactions we have.





/ Tess Rutherford, Winnipeg







Jean-Pierre Perreault is alive through his work, and he still speaks.
A feeling comes over me when I dance in "Joe and Rodolphe".  I do not look for it. I do not bring this feeling to the dance or try to achieve a particular character. It just comes. This feeling surrounds me, encompasses me. The dance consumes me until we, the dancers, are all just arbitrary parts in a finely tuned machine. This is a masterpiece at work.

Thank you Jean-Pierre Perreault.

And thank you ... for the passion in carrying out Jean-Pierre's work, preserving these dances with such care and accuracy.
I can see that Jean-Pierre was a loved man.

Zorya Baskier-Pasternak, Winnipeg


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